En route pour le Zanskar …

Après l’ascension des 6123m du Stok Kangri, il est temps d’aborder une toute autre aventure dans la région … Plusieurs jours de recherches et nous trouvons finalement un taxi partagé pour rejoindre le Zanskar. Quelques centaines de kilomètres (environ 500) séparent Leh du Zanskar, mais les routes chaotiques rendent le trajet extrêmement long et éprouvant. Il est dur de trouver des véhicules qui partent pour ce trajet quotidiennement et pour le faire en une fois sans s’arrêter une nuit à Kargil à peu près à mi chemin.. Nous partons en pleine nuit à 3h30 du matin dans un scorpio (4×4 local assez confortable) avec 6 autres personnes, 1 anglais et 5 locaux, dont une petite fille de 2 ans, ainsi que nos 3 sacs sur le toit. Trois sacs car nous emmenons avec nous le sac perdu par l’une des filles du groupe de voyageur (Rencontre au Bout du Monde) pendant son voyage vers Leh. Après quelques jours à squatter les affaires de son groupe, elle devrait être ravie de retrouver son sac !

Le chauffeur trace comme pas possible dès le début du trajet et nous passons Kargil après seulement 4h30 de route (habituellement 5-6h) ! Pas d’arrêt touristique sur la route 🙁 bien dommage alors que ce trajet est parsemé de beaux spots qu’Anthony a découvert l’été dernier comme le grand monastère de Lamayuru ou une statue géante de Bouddha taillée dans la roche.

Après Kargil, la route devient insupportable ! Une succession de pistes parsemées de pierres et roches diverses, chemin de terre, galets, traversées de petits cours d’eau … tout y passe pendant près de 11h !! Dans la voiture, et surtout pour Anthony installé dans les sièges du coffre, le sentiment de passer à la machine à laver en essorage rapide prend tout son sens !! À l’extérieur par contre, les paysages sont époustouflants ! La piste sinue parmi les plus hauts plateaux routiers du monde, entourée de massif pour la plupart entre 5000 et même plus de 7000 mètres pour le Nun (7135 mètres) et Kun (7087 mètres), les deux plus hauts sommets du Ladakh !

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Pas d’arrêt touristique non plus sur ce deuxième tronçons du trajet à part pour le fameux et grandiose glacier Drang Drung et les checkpoints réguliers de l’armée (juste des formalités passeports pour les touristes).

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Après 16h30 de route, un record de vitesse (d’habitude, c’est plutôt 18-19h), nous arrivons enfin à destination (enfin presque) en fin de journée. Petit bémol, le chauffeur nous dépose à Padum alors que notre destination était Karsha, à 20 minutes de route supplémentaires. Il ne veut pas continuer, exténué par cette journée à conduire, à part pour un prix exorbitant. Par chance, Anthony trouve une jeep qui nous conduit pour un prix correct jusqu’à notre famille à Karsha, marquant un point final à presque 17h de route !

2014-08-09 14-38-03 Ladakh Zanskar Karsha

Ces 17 heures de route pour venir sont très représentatives de ce proverbe tibétain : « if the valley is reached by a high pass, only the best friends and worst of the enemies are it’s visitors”. Et oui, il faut vraiment aimer le Zanskar pour galérer autant pour l’atteindre 🙂

On est accueilli comme des rois chez notre famille d’accueil, très heureuse de retrouver Anthony qui a passé avec eux un peu plus de deux semaines l’an passé et avait promis de passer les revoir. On retrouve aussi Lobsang (son oncle) et Céline (une voyageuse qui avait perdu son sac dans son vol pour Leh) et qui est aux anges après l’avoir récupéré !

Après une bonne nuit de sommeil bien méritée, on s’éveille avec une vue grandiose sur la vallée du Zanskar. On profite de la présence de Lobsang et son groupe pour rendre visite à un amchi vivant à la nonnerie à quelques minutes de marche de notre maison. Amchi signifie médecin en ladakhi, qui pratique la médecine tibétaine. En quelques mots elle consiste à s’appuyer sur les 6 points des poignets pour déterminer la source des maux. Petite particularité de cet amchi, il est devenu lama après le décès de sa femme et est aussi astrologue et écrivain (il prépare un livre sur la région du Zanskar). Nous avons un bel échange avec lui sur sa pratique de la médecine, et avons même le droit à une démonstration sur une fille du groupe à qui il proposera une petite prescription pour deux jours.

Il nous apprend par ailleurs que toutes les maladies sont causées par trois principaux poisons répertoriés dans le bouddhisme que sont l’avidité, la colère et l’ignorance. Il utilise des plantes pour soigner les maux qu’il va lui même chercher, sécher et préparer pour fabriquer ses mélanges.

Je profite de notre présence à la nonnerie pour aller rencontrer la none enseignante et voir comment je pourrais être utile en donnant ces prochains jours des cours d’anglais aux petites jeunes. Elle m’accueille les bras ouverts alors que la volontaire précédente vient de partir ! Elle me propose de commencer les cours quelques jours plus tard …

Ce soir je redécouvre un plat typique, les momos, alors que nous dînons avec tout le groupe dans notre famille. Il s’agit ni plus ni moins de ravioles un peu plus grande, fourrée aux légumes, mais parfois on peut les trouver avec de la viande. Je crois que ces prochains jours la viande se fera rare … Et je rêve déjà de ma prochaine entrecôte-frite mais il faudra au moins attendre un mois car il n’y a pas de bœuf dans les assiettes au Ladakh…

Et pour finir, quelques images prises au village …

Si vous aussi vous avez visité ces lieux, ou vous y pensez, avez besoin de conseils, contacts ou autres, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire 🙂

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