Prendre une douche chaude, appeler un ami, lire ses mails, aller faire des courses, charger son téléphone, toutes ces activités paraissent si anodines en France … Mais elles deviennent compliquées à réaliser au Zanskar, ce qui complexifie la vie d’un touriste occidental mais qui permet de se rendre compte qu’on a pas besoin de grand chose et de réaliser la chance qu’on a ! Petit retour d’expérience après deux mois passés au Ladakh et au Zanskar, au cœur de l’Himalaya …. Cet article s’applique plutôt aux séjours passés dans les familles (Homestay), la vie à Leh (la grande ville du Ladakh) en guesthouse est beaucoup plus simple car l’électricité y marche plutôt bien et il y a des chances d’avoir de l’eau chaude. Ce retour d’expérience concerne principalement les 5 semaines cumulées que nous avons passées dans des familles autour de Leh et dans une famille de Ladakhi au Zanskar à Karsha.

Transports et déplacements

Tout d’abord, se rendre au Zanskar en partant de Leh représente une grande expédition. Comme nous l’avons détaillé dans notre article « Arrivée au Zanskar au village de Karsha », il faut compter environ 17 heures de trajet (quand on est chanceux, sinon c’est en deux jours) pour ne parcourir que 500 kilomètres et une grande partie du chemin ne se fait pas sur route mais sur piste, ce qui donne l’impression de passer dans une machine à laver. Mais la route est vraiment magnifique.

Les distances sont longues au zanskar et il n’y a pratiquement pas de transport en commun, ce qui implique de prendre le taxi pour se déplacer d’un village à l’autre ou de faire le trajet dans un tracteur ou dans le coffre d’une voiture (Anthony y a goûté)

À la maison

Une fois arrivés à Karsha dans la famille de ladakhi, après 17 heures de trajet, une petite douche chaude n’aurait pas été de refus. Mais il n’y a pas de douche, ni même de salle de bain dans les familles. La seule façon de se rafraîchir est donc de se plonger dans la rivière qui fait 5 degrés (assez décourageant) ou se laver au sceau. Mais croyez-moi, la douche froide, même si c’est rude au début, ça fait un bien fou, et c’est bon pour la circulation du sang ☺

Petite anecdote : les bébés n’ont pas de couches. Il y avait un petit bébé de 6 mois dans la famille dans laquelle on était et on a constaté dès le premier jour que le prendre dans ses bras présentait un risque… de se faire faire pipi dessus ! Anthony en a fait l’expérience 🙂

Les repas

Les repas sont délicieux et généralement très copieux et se composent principalement de riz, pâtes et légumes du jardin. Un plat typique est la tukpa, une soupe avec des pâtes et des légumes, ou encore les momos (des sortes de ravioles fourrées avec des légumes). Au petit déjeuner, il y a des chapatis (un pain en forme de crêpe) que l’on mange avec de la confiture. Il faut donc savoir se passer de viande, la seule viande qu’on trouve est le mouton et très rarement le poulet (plutôt au restaurant mais pas dans les familles). Les repas se prennent dans le salon assis par terre, cela peut demander aussi un petit temps d’adaptation : surtout pour les jambes et le dos… Mais quand on y réfléchit bien, a-t-on réellement besoin d’une chaise ? C’est plus un luxe qu’un besoin en fait…

Recevoir au Zanskar

Les Ladakhi sont très accueillants, et parfois leur hospitalité va un peu trop loin aux yeux d’un occidental. En fait, non seulement les plats sont copieux mais il est culturel quand ils reçoivent un touriste d’insister plusieurs fois pour servir plus de nourriture. Au début, on accepte par politesse mais au bout de quelques jours, on ose refuser car on se sent mal à force de trop manger. Et refuser une fois ne suffit pas, ce n’est qu’au bout de 3-4 refus que la famille considère que ce refus est sincère. L’expression pour inciter à se resservir est « Don, Don ».

Communiquer : téléphone et Internet

L’électricité ne marche que le soir dans le village où on était et certains jours, elle ne marche pas du tout. Il faut donc bien calculer son coup pour charger son ordinateur, son iPhone ou son iPad… ce qui s’est avéré challenging pour un geek comme Anthony 😉
Concernant les appels téléphoniques, le réseau mobile est très très limité, il faut s’y reprendre en moyenne à 10-15 reprises pour arriver à joindre quelqu’un. Mais cela devient vite une habitude.

Pour accéder à internet, il n’y a pas internet dans les familles, il faut aller au village de Padum pour espérer avoir une connexion. Il n’y a qu’un seul cybercafé à Padum, qui est souvent fermé, et qui marche une fois sur 5, de façon très très lente… Et on y passe vite une journée pour aller checker ses mails car pour se rendre à Padum, il n’y a que des jeeps le matin et le soir, et si on ne prend pas de jeep à ces horaires ou qu’on en trouve pas sur la route, il n’y a qu’une solution : y aller à pied mais ça prend environ 2 heures de marche et sous le soleil. Mais voyons le bon côté des choses : cela permet de faire un peu de sport et admirer les magnifiques montagnes, et surtout de passer moins de temps sur internet.

En somme …

Il vaut mieux arriver au Zanskar en étant préparé et ne pas s’attendre à des vacances reposantes « tout inclu » mais plutôt voir le séjour comme une expérience de vie, un challenge qui va vous faire évoluer.

Ce manque de confort est le « prix à payer » pour vivre une magnifique expérience avec les locaux. Et malgré ces « contrariétés », se passer de son confort habituel est une belle expérience à vivre : cela permet d’apprécier toutes ces choses qui paraissent naturelles en Occident. Par exemple, la douche chaude prise après notre mois passé dans la famille était un réel bonheur. Je n’aurais pas pu en profiter autant si j’y avais eu accès au quotidien.

Les Ladakhi chez qui nous avons vécu nous ont montré que l’on peut être très heureux sans internet, ni voiture, ni eau chaude. En occident, nous sommes habitués à ce confort et ces objets qui sont nécessaires à notre équilibre, mais cela fait du bien de savoir s’en détacher. Cela donne une belle impression de liberté de se passer de choses qui nous sont habituellement indispensables. Comme dit le proverbe : « Possédez des objets mais n’en soyez pas possédés »

Et parfois, il faut faire certains efforts d’adaptation pour vivre des magnifiques expériences. D’où le slogan de notre blog : “life begins at the end of your comfort zone”

Un touriste au Zanskar

Si vous aussi vous avez visité ces lieux, ou vous y pensez, avez besoin de conseils, contacts ou autres, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire 🙂

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