En Route pour l’île d’Olkhon ! Sergei m’a donné rendez-vous dans le centre ville près d’une place que j’ai repéré la veille. Je suis totalement à sec de rouble et je n’ai même pas assez pour payer les 50 centimes du tramway. Je monte quand même et donne toute ma monnaie restante au contrôleur. Il râle un peu mais ça passe. En Russie, il y a toujours dans chaque bus et tramway une personne en charge de vendre les tickets à bord. On peut la payer en montant ou sortant, car en bus le prix peut varier selon la distance parcourue. Je retrouve Sergei comme prévu et nous embarquons Irina, une femme dans la cinquantaine, encore très traditionnelle. Son petit camion est déjà surchargé. Il ramène une grosse quantité de bois et outils sur l’île pour construire sa nouvelle maison. Le français de Sergei est surprenant. Il a étudié deux ans à Paris 1 la philosophie et son beau frère s’est lui carrément installé en France et a pris la nationalité française. Sur la route Irina n’arrête pas de parler. Sergei fait la passerelle entre elle et moi. Elle est curieuse de savoir ce qu’un jeune français fait ici, mais aborde aussi des sujets politiques franco-russe. Je ne m’aventure pas dans ces sujets glissants, n’étant pas trop au courant et ne m’intéressant pas particulièrement à la politique (en France j’ai pour habitude de fuir la table dès que ça parle politique …). Du coup elle me parle mariage gay et traditions familiales. Elle est en route pour un village juste avant l’île d’Olkhon pour aller voir sa dernière petite fille, la cinquième ! Elle est très heureuse que sa famille perdure, et très fière car ses ancêtres ont fait partie de l’armée lors de la bataille avec Napoléon en 1812. Sur la route tout est très vert. Les moissons auront lieux jusque septembre octobre, avant que la neige ne recouvre tout. Je suis étonné de ces espaces, moi qui imaginais … En fait non, je n’avais vraiment pas d’idées de ce qui pouvait m’attendre ici au milieu de la Sibérie. Petite pause crevaison car le pneu arrière nous a lâché. J’ai bien eu peur de devoir décharger tout le camion mais heureusement tout le matériel était accessible. Les multiples crevaisons de l’été dernier au Ladakh m’ont servi de leçon. Avec Sergei nous réparons aussi viré qu’en Formule 1 (enfin presque) et nous sommes rapidement de nouveau en route. Sur le bord de la route, nous emportons deux autostoppeuses polonaises Dominika et Monica. Elles sont en Russie pour trois mois et profitent de deux semaines de libre pour s’aventurer dans la région en autostop, back pack et tante ! Sergei me confie qu’il s’arrête systématiquement pour les autostoppeurs, car ce camion que nous utilisons lui a été offert par des coréens venus passer quelques jours chez lui sur l’île. Très touché par ce geste, il a dédié une petite bâtisse à côté de sa maison et de son église pour recevoir les voyageurs. Juste avant de prendre le bac pour atteindre l’île, nous déposons Irina et je trouve un super spot avec vue panoramique sur le lac Baïkal. Là où la route s’arrête, la Russie commence ! La traversée est très rapide. En cette saison, très peu de touristes vont sur l’île. Mais en plein été, il n’est pas rare de devoir attendre une demi journée voir même d’avoir à dormir dans sa voiture pour pouvoir embarquer sur le bac tellement il y a de monde. Sergei me déclare que là où la route s’arrête, la Russie commence, et me souhaite la bienvenue sur l’île alors que nous abordons les premières pistes. Ce lieu est absolument fantastique et il me tarde de le découvrir. Je n’ai déjà aucun regret d’avoir fait ce déplacement, encore moins pour deux nuits au lieu d’une. Impossible de rater l’église de Sergei, perchée sur une petite colline à l’entrée du village avec une vue imprenable sur le lac. Le lieu est paradisiaque. Une air de jeu pour enfants flambant neuve se trouve un peu plus haut. C’est certainement l’air de jeu la mieux placée au monde ! Deux couples de français Quentin et Anne Maud, et Leo et Julie sont déjà installés chez Sergei. Ce sont les premiers que je rencontre depuis mon départ. Ils sont sur place depuis deux et dix jours, et totalement ravis de leur séjour. Un suédois, Marcus, arrive quelques minutes après moi pour s’installer lui aussi chez Sergei qu’il avait contacté sur internet. Alors qu’avec les français, nous commençons à vider le camion, les polonaises ne comprennent rien à ce qu’il se passe. Sergei est déjà parti et nous leur proposons de s’installer chez lui si elles souhaitent. Quelques travaux d’intérêts généraux pour bien commencer le séjour sur l’île. Sergei souhaite récupérer de vieux tuyaux enfouis dans son jardin, alors à cinq, nous creusons quelques mètres de tranchées pour l’aider un peu. La mission d’après est plus complexe : nettoyer une cuve d’un mètre cube en plastique afin de pouvoir y replacer de l’eau potable. Un bon travail d’équipe et une Julie sur motivée et le travail est rapidement plié ! La journée se termine autour d’un feu de camp sur la plage au pied de l’église devant les cabanes de pêcheurs. La lune éclaire le lac et plus je le vois, plus j’ai envie de m’y baigner. Ce sera le challenge de demain … Si vous aussi vous avez visité ces lieux, ou vous y pensez, avez besoin de conseils, contacts ou autres, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire 🙂 Laisser un commentaire via Facebook / Comment with Facebook Laisser un commentaire / Write a comment with wordpress Loading Facebook Comments ... Please enable JavaScript to view the comments powered by Facebook. Loading Disqus Comments ... Please enable JavaScript to view the comments powered by Disqus.