Le Zanskar, une des 5 régions du Ladakh, se compose d’une quarantaine de villages autour de la capitale Padum, qui est elle même un gros village. 15000 habitants environ pour le Zanskar. Une région en majorité Bouddhiste, seule Padum accueille des musulmans et une mosquée. Une seule piste venant de Kargil, ville à majorité musulmane, permet de desservir l’enclave, elle n’est qu’un cul de sac, elle se termine à quelques kilomètre de Padum.

Les Zanskarpas vivent principalement de leur terre, certains ont des échoppes où l’on trouvent de la nourriture venant d’Inde ou du Cachemire, des matériaux de construction, de l’outillage, de l’habillement. Des restaurants et guest-houses pour les trekkers, de petits bars à thé. D’autres travaillent dans l’administration, instituteurs, bureaucrates, police et armée Indienne.

… et ses Zanskarpa

La vie du peuple Zanskari est rythmée par les saisons. L’hiver étant long, les Zanskarpas vivant de leur terre et animaux sont forcés de respecter cette règle. Le sol dégèle au cours du mois de Mai, ce qui permet de labourer la terre à l’aide des Yacks et Dzos « couplage d’un yack et d’une vache », il n’y a pas encore de machine pour ce travail au Zanskar. Ils pourront ensuite ensemencer. L’arrosage se fait par canalisation des eaux de source, il se pratique la nuit, chaque villageois connait son jour d’arrosage pour ne pas pénaliser certain, l’entente est parfaite, il n’y a jamais de problème avec ce système. Nous trouvons principalement de l’orge, des petits pois, de l’herbe pour la nourriture des animaux l’hiver, un peu de blé. Le tout est récolté en Septembre. Nous commençons à voir des batteuses qui sont louées aux villageois qui le désirent. Un exemple, pour un travail à la main demandant une semaine, la batteuse ne mets que 4 à 5 heures. Evidemment cela a un coup, 1200 roupies indiennes de l’heure, ce qui représente 15 € une somme qui n’est pas négligeable pour eux. Le blé, l’orge et les petits pois séchés sont ensuite mis en sac pour être consommer l’hiver.

La paille est montée sur les toits plats des maisons, ce qui permet un peu de chaleur dans les pièces à vivre au dessous, en général une pièce ou deux sont occupées l’hiver. Les maisons n’étant que peu chauffées, faute de combustible, de petits poêles alimentés par de la bouse de yack, vache, ou du petit bois servent à réchauffer la pièce. Avec des températures passant sous les -20 -25 on comprend mieux que l’on réduise les pièces à vivre. La famille vivra ensemble pendant ces mois d’hiver. Des petits jardins sont disposés près des maisons du village. On y trouve principalement différentes sortes de choux, carottes, navets, pommes de terres, épinards, quelques tomates lorsqu’elles arrivent à murir, pas de fruit sinon des pommes et abricots au Ladakh. Il leur faudra faire sécher quelques légumes pour l’hiver car dès que la neige tombe en Novembre, la seule piste existante, empruntée par les camions de livraison, est fermée, ce qui veut dire qu’il n’y a plus aucun produit qui arrive.

Les villages vivent en autarcie complète. On comprend bien qu’avant la réouverture de la piste en Mai-Juin les repas se composent principalement de farine d’orge, de riz et lentilles. On trouve également du yack qui est tué par les musulmans de Padum, les bouddhistes ne pouvant tuer les animaux. L’arrivée de la chaleur réveille les villages. En hiver peu de gens travaillent, les écoles sont fermées du 1er Décembre au 1er Mars, pas moyen de chauffer les classes et les trajets à pied sont souvent long pour rejoindre les classes. La vie est rythmée par de nombreuses fêtes, mariages, les concours de tir à l’arc,très prisés des villageois et moines.

L’hiver, les Zanskarpas peuvent se rendre à Leh, capitale du Ladakh, faire quelques provisions, en empruntant la rivière gelée, la Zanskar, surnommée Tchaddar. Il leur faudra environ 4 jours pour rejoindre la ville et autant pour en revenir avec leur provisions dans des conditions quelquefois difficiles. Cette vie peut nous paraître problématique mais pour le Ladakhi elle fait partie de son quotidien, il l’accepte telle qu’elle est sans se poser de question. Ainsi passe le temps qui s’écoule au rythme des saisons.

Si vous aussi vous avez visité ces lieux, ou vous y pensez, avez besoin de conseils, contacts ou autres, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire 🙂

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