Quelle lecture emporter pour voyager ? Je dirais avant tout qu’une lecture de voyage dépend de ce qu’on est en train de vivre, du pays où on se trouve, de nos réflexions du moment. J’aime bien lire un livre qui a lieu dans un pays ou une zone géographique où je voyage. J’ai remarqué durant ce voyage qu’un livre arrive souvent pile au bon moment entre nos mains, par le jeu de coïncidences. Trois romans initiatiques m’ont marqués, chacun se situant dans un autre endroit du monde, et je les ai lus en étant dans ces différentes zones géographiques. Ces 3 romans, très différents, ont en commun de raconter des chemins de vie de 3 personnages touchants, vers plus de paix et de liberté.

Un roman initiatique en Orient (Inde) – la route vers l’éveil de Siddhartha : « Siddhartha » de Hermann Hesse

Siddhartha - Hermann HesseQuand j’étais au Ladakh (région bouddhiste du Nord de l’Inde), quelqu’un m’a prêté Siddhartha, un roman d’Hermann Hesse, où le héros cherche à atteindre l’éveil, et le livre se passe en Inde. C’est passionnant pour tous ceux qui s’intéressent au bouddhisme, car le livre décrit très bien l’ambiance bouddhiste, le cheminement spirituel du héros, ses réflexions et les allers et venues avec sa vie d’avant dans sa quête vers la libération. Je lisais ce livre alors que je participais à l’événement bouddhiste du Kalachakra, enseignement du Dalai Lama, et un passage du livre a résonné en moi : Siddhartha considère que la sagesse ne peut se transmettre au moyen d’une doctrine (bouddhiste en l’occurrence) et que chacun doit la trouver par lui-même, car la doctrine ne peut enseigner la connaissance de soi. « Le vrai chercheur, celui qui a vraiment le désir de trouver, ne devait embrasser aucune doctrine ». Cela a résonné en moi car je me suis rendue compte que je n’adhérais pas à tout ce qui était enseigné dans le bouddhisme (ni dans le catholicisme d’ailleurs) et que l’adhésion à une doctrine (ou religion) constitue certes un outil vers plus de sagesse mais ne doit pas se substituer à un cheminement personnel vers plus de connaissance de soi et vers plus de vérité. Chacun doit découvrir sa vérité.

J’ai aussi beaucoup aimé ce livre car Hermann Hesse décrit les difficultés que rencontre Siddhartha dans son cheminement et il met en avant le fait que qu’importe les difficultés, c’est le chemin qui compte : « Quand je pense qu’il ma fallu passer par tant de sottises, d’erreurs, de désillusions et de misères pour en arriver à n’être plus qu’un enfant et à tout recommencer. Mais c’était pour mon bien, mon cœur me le dit et la joie qui est dans mes yeux me le dit aussi »

Un roman initiatique en Amérique Latine (Pérou) – un homme à la recherche de révélations sur le monde : « La prophétie des Andes  » de James Redfield

La prophétie des AndesJ’avais lu « La prophétie des Andes » de James Redfield juste avant de partir pour le Mexique. C’est aussi un récit initiatique, où le personnage principal fait un voyage au Pérou, à la recherche des prophéties ou révélations contenues dans un manuscrit ancien. Cet homme fait ce voyage à un moment de tournant dans sa vie et il va découvrir sa mission de vie ainsi que son lien avec l’univers. Il y a 9 révélations et une des révélations du manuscrit consiste à prendre conscience des coïncidences (ou synchronicités) dans nos vies. N’avez-vous jamais eu le sentiment que des heureux hasards (avec une faible probabilité) arrivent parfois pile au bon moment ? L’auteur considère ces coïncidences comme des « coups de main » d’une force supérieure à nous qui nous guide et que ces évènements et rencontres arrivent pour une bonne raison, souvent pour nous faire évoluer. Pour lui, le hasard n’existe pas.

Ce livre est aussi une réflexion sur la société de demain, sur ce que pourrait être la société idéale. J’ai bien aimé ce passage du livre qui décrit ce que pourrait être cette société (très différente de la société occidentale), c’est idéaliste mais ça donne à réfléchir : « La culture planétaire va évoluer dans le présent millénaire sous l’impulsion d’une évolution consciente. L’accroissement de la population de la Terre sera volontairement réduit afin que chacun puisse vivre dans un lieu de puissance et de beauté. Les hommes laisseront de plus en plus les forêts pousser librement pour qu’il y ait plus de lieux où l’énergie peut s’accumuler. Les moyens de survie seront à la disposition de tous, sans l’intervention de l’argent. Guidés par leur intuition, les hommes sauront exactement ce qu’ils doivent faire, et ceci en harmonie avec les autres. La consommation ne croîtra pas, car le besoin de domination et de sécurité aura disparu. Notre besoin de nous réaliser sera satisfait par notre intérêt envers notre propre évolution, par le sentiment grisant d’éprouver des intuitions justes et de découvrir pas à pas le sens de la vie ».

Un roman initiatique en Occident (France, Paris) – la vie d’une parisienne : « Tiens-moi fort » de Marie Frydman

Tiens moi fort - Marie FrydmanJ’ai lu récemment le premier roman de Marie Frydman, « Tiens-moi fort », qui m’a beaucoup touché. Son personnage principal est Laura, une parisienne de 23 ans, dont elle raconte le parcours initiatique vers plus de lumière. Le chemin est parsemé d’embûches, Laura voit la vérité en face le jour de ses 23 ans : son père est absent, ses amis ont une vie bien éloignée de la sienne, elle n’a pas de petit copain et elle se sent très seule.

Ce qui m’a plu, c’est qu’il y a une belle réflexion sur la solitude qui règne dans nos sociétés, le fait que les gens sont coupés les uns des autres. En fait, c’est un livre dans l’ère du temps, parfaitement adapté à notre époque et à ce que c’est que de vivre dans une grande ville comme Paris où les gens sont anonymes les uns pour les autres. Et aussi, le livre met en avant le paradoxe qui est que d’être « bien adapté » à cette société en surface peut parfois cacher le fait d’être désespéré au fond. Ça m’a fait penser à Facebook où on voit des photos de gens toujours très heureux, dans de beaux endroits, en belle compagnie, alors que ça ne montre qu’une surface de leur vie, pas le fond (où leur vie peut être un chaos). « C’est l’été, la fin des examens, j’allais danser, me perdre dans cet oubli de mouvements arrosés d’alcool parce que c’est ainsi que j’en suis venue à être : comme tout le monde et malheureuse, bien adaptée en surface et si désespérée au fond, tout au fond ce désespoir, comme cousu dans la peau ». Marie Frydman a l’art de mettre des mots justes sur des choses que l’on voit au quotidien sans savoir les nommer.

Bref, ce livre est touchant, plein de vérité et bien écrit… Je trouve aussi qu’il y a de l’émotion à travers les mots, on s’attache au personnage de Laura et on est heureux avec elle, tristes avec elle (à ne pas lire dans un lieu public si vous êtes émotifs et avez tendance à éclater en sanglot facilement).

Et quand on l’a dans les mains, on ne peut pas s’arrêter de lire jusqu’à la fin. C’est addictif. En fait je l’ai dévoré en même pas 2 jours.

Ces 3 livres m’ont inspiré et ont nourri mes réflexions du moment, quand je les ai lus. Comme je le disais dans 5 choses que le voyage m’a apportées, un voyage, c’est aussi et surtout un voyage intérieur. Ces livres sont les voyages intérieurs de personnages avec lesquels j’ai pu trouver certaines réflexions communes. J’aime les livres qui nous font réfléchir, qui ont de la dimension.

Pauline Lecture

Et vous, quels sont vos livres de voyage ? Et pourquoi ?

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