La façon dont je préfère voyager, c’est en suivant le flux, en me laissant porter en fonction des rencontres, de mon humeur, des circonstances… Sans avoir d’attentes spécifiques par rapport à ce que je vais voir.

Follow the flowSuivre le flux c’est quoi? Cette expression est une traduction littérale de l’expression « Follow the flow » en anglais. Cela signifie se laisser porter, et aussi voyager pour le plaisir de voyager et de vivre des expériences (qu’importe où) plutôt que pour prendre la photo à côté de tel monument. En gros, chercher à vivre une expérience plutôt que qu’à voir un endroit en particulier. Par exemple, pour quelqu’un qui suivrait le flux en voyageant en France, il commencerait son voyage par un couchsurfing en Bretagne puis bougerait de point en point sans nécessairement passer par le Mont Saint Michel ou la Tour Eiffel (si il n’en a pas eu l’occasion, il ne le fera pas et il ne sera pas malheureux pour autant). Cela implique de ne pas avoir de planning et donc d’avoir du temps devant soi (ou pas d’exigence particulière) et de se laisser porter d’endroit en endroit. Je pense que le grand avantage est que si on n’a pas de planning, on est plus ouvert et réceptif aux rencontres car on n’a pas à se projeter dans les prochaines choses que nous devons faire dans la journée (le bus à aller prendre à tel heure, le musée à aller visiter, etc.) et surtout on laisse la place à l’imprévu. C’est ce que j’ai remarqué après plusieurs mois de voyage (on planifiait beaucoup plus au début)… Je me suis aussi rendue compte qu’avoir un planning prévu à l’avance implique d’être dans l’attente et donc potentiellement aussi dans la déception si l’endroit tant attendu n’est pas à la hauteur de ses attentes.

Avant d’aller en nouvelle Zélande, on prévoyait de louer une voiture ou un camping car afin de pouvoir voyager plus facilement d’un endroit à l’autre. L’idée est bonne et c’est ce que font la plupart des gens qui visitent ce pays. Mais en y réfléchissant, quelque chose me gênait à l’idée de me retrouver enfermée dans une voiture, ça me donnait l’impression de perdre en légèreté et en liberté qu’on a quand on voyage en sac à dos. En plus, les prix étaient exorbitants, car il fallait compter environ 70 euros par jour pour une voiture.

Follow the flow

Puis Anthony m’a proposée de voyager en auto-stop et en bus (quand l’auto stop est trop compliqué à réaliser) et j’ai tout de suite adhéré à l’idée. Car faire de l’auto stop c’est justement suivre le flux, se laisser porter : tu ne sais pas qui va te récupérer sur la route et tu te laisse la possibilité de changer tes plans en fonction de la destination de la personne et du temps que tu mets à trouver une voiture. Au final, c’est ce qu’on a fait et nos expériences avec les gens qui nous ont pris en auto stop ont juste été fabuleuses et inoubliables.

Entre Taupo et le Tongariro, on est tombés sur un maori qui nous a parlé de la spiritualité maori pendant le trajet : une passionnante conversation s’est instaurée sur la création de l’univers et le fait que les maori voient la nature comme leurs ancêtres.

Autre expérience marquante d’auto stop, cette fois pour aller de Turangi à Auckland : on rencontre Soona, neo-zélandaise née en Corée qui traversait seule la Nouvelle Zélande après un week-end dans l’île du sud. On a passé toute la route, environ 5-6 heures, à discuter de plein de choses. Je crois qu’on est vraiment devenus amis et en se quittant elle nous a dit « we were meant to meet each other » (on était destinés à se rencontrer).  Et pour continuer à suivre le flux, quand on est allé à Wellington quelques jours plus tard, elle nous a proposé d’aller dormir chez sa meilleure amie Daisy avec qui on a donc passé une soirée mémorable et le feeling est également passé instantanément.

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Là où l’auto-stop nous a mené dans un endroit fabuleux (qui n’aurait pas pu être planifié…), fut lorsqu’on a été pris sur la route entre Picton et Blenheim. Alors que nous n’avions pas de plans précis en arrivant sur l’île du Sud, un homme de 65 ans accompagné d’une fille de 24 ans nous prend en auto-stop et nous discutons, le feeling passait super bien et il nous explique que la fille va faire une semaine de Woofing chez lui et qu’il habite dans un coin reculé dans les Malborough Sounds : Nydia Bay. Puis au bout de quelques minutes, il nous demande : « Pourquoi ne viendrez-vous pas chez moi quelques jours ? Vous êtes mes invités ». Et là on s’est dit « et pourquoi pas ? ». DSCF3631 follow the flowAu final, nous avons passé un séjour merveilleux chez lui à Nydia Bay dans un paysage magnifique, en plein milieu des fjords, loin de tout. Je crois que c’est un des plus bels endroits où je suis allée en Nouvelle Zélande mais aussi sur tout le tour du monde. Nous passions nos journées à couper du bois, aller se baigner juste en face de sa maison, dessiner, l’écouter jouer de la guitare (Anthony a même tenter d’apprendre à jouer) et surtout discuter au cours de délicieux repas qu’il nous préparait DSC_9446 follow the flow(moules, sushis maison, soupe au potiron, etc.). Marty est une des personnes les plus inspirantes que j’ai jamais rencontré, une personne qui s’est posée beaucoup de questions sur le sens de la vie, d’où nous venons, qui est Dieu, et qui a trouvé des réponses qu’il est heureux de partager. En invitant des gens chez lui (« qu’il sélectionne »), il cherche de la compagnie et de beaux échanges ; on peut parler de tout avec lui (philosophie, spiritualité mais aussi politique ou sport) et il nous a énormément appris.

Marty essai de m'apprendre à jouer

Enfin, juste avant de quitter la Nouvelle Zélande, nous cherchions à nous loger à quelques kilomètres de Auckland dans un backpacker sympa dans la nature. Ce backpacker étant complet, nous nous sommes retrouvés à chercher un endroit dans la ville d’Henderson, et en arrivant dans un cybercafé, la fille chinoise qui y travaille nous propose de sous-louer une chambre dans la maison où elle vit. Voilà comment nous avons finalement passé trois superbes journées dans une super maison tenue par une chinoise adorable.

Avoir un planning préétabli ou suivre le flux, il s’agit toujours de choix de voyages et chacun a de bonnes raisons de choisir l’une ou l’autre façon de voyager, mais dans mon cas et dans le cadre d’un tour du monde où on a du temps, je préfère la deuxième façon. Alors et vous, quelle est votre façon de voyager ? 

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